LA LETTRE DE SAINT-JACQUES N°166

La Toussaint, par le fr. Jean-Pierre JOSSUA, o.p.
Les premiers chrétiens croyaient que Dieu seul est saint : à la fois sa richesse de vie et son mystère inaccessible ; qu’il a manifesté sa sainteté dans le destin de Jésus Christ, ouvrant
une ère de miséricorde et d’espérance ; qu’il l’a communiquée à tous les croyants, les « saints », par son Esprit : celui-ci est dans leur cœur cette proximité de Dieu que Jésus fut à leurs yeux.

Depuis lors, vivent dans l’Église profonde ces saints anonymes, rayonnant d’une lumière discrète : les chrétiens de la commune espèce qui pratiquent simplement les Béatitudes. Les cœurs purs et pauvres, les doux, les miséricordieux, les artisans de justice et de paix. La « communion des saints » est entre eux un immense réseau d’amitié, d’exemple, d’intercession, ici bas et auprès de Dieu.
Peu à peu ont pris place ceux qu’on a appelé « les saints » au sens de figures éminentes et vénérées. D’abord les martyrs, ces puissants intercesseurs dont la tombe est lieu de rencontre et de prière. Plus tard ceux qui dans leur fonction ont servi l’Église, évêques et docteurs. Enfin des figures exemplaires par leur zèle ou leurs vertus. Surtout des hommes, des prêtres, des religieux (ou des religieuses). Surtout si des pays ou des ordres influents obtiennent leur canonisation. Surtout si l’instance qui décide de celle-là s’affirme de plus en plus en se la réservant. On a cru, à l’époque de Vatican II que l’on revenait à la sainteté de tous. Puis on a vu de nouveau fleurir d’innombrables canonisations. Quoi qu’il en soit, il est bon que des figures repères manifestent la possibilité de se vouer à la compassion, à la justice. Figures canonisées ou non, catholiques ou non. Dietrich Bonhoeffer, Martin Luther King, Oscar Romero, Jean XXIII, mère Teresa. Et pourquoi pas tel être rayonnant que nous avons connu : Dinu Lipatti, le père Chenu, Paul Ricoeur… Ne manquez pas les soirées sur Nouveaux regards sur la sainteté… Téléchargez la Lettre pour lire le texte intégral