Archives de catégorie : Homélies

Laissons Dieu entrer dans le monde qui nous est confié.

 

LE SAINT SACREMENT — Année B

02 juin 2024

 

Lectures : Ex 24, 3-8 ; Ps 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18 ; He 9, 11-15
Évangile selon saint Marc 14, 12-16.22-26

Homélie du frère Bernard Senelle

 

Nous voici rassemblés pour solenniser ce que nous célébrons chaque dimanche et peut-être chaque jour : l’eucharistie. Le repas du Seigneur, Le Christ qui se donne pour tous, jusqu’au bout dans un geste radical qui va nous conduire en Dieu et qui va traverser l’histoire de main en main. L’infiniment précieux, l’infiniment fragile, source et sommet de notre vie chrétienne et adoré, célébré comme la réelle présence de Dieu en notre monde. Ce n’est pas seulement le pain et le vin qui devienne présence réelle mais notre assemblée qui reçoit l’Esprit et devient Corps du Christ. Nous attendons son retour, nous sommes en route vers lui en faisant nôtre son désir de donner sa vie pour détruire la mort, nous sommes sa présence. Lire la suite >>>

 

Puisque notre Père, lui, nous aime comme lui-même.

Saint Trinité – Année B

26 mai 2024

 

Lectures : Dt 4, 32-34.39-40 ; Ps 32 (33), 4-5, 6.9, 18-19, 20.22 ; Rm 8, 14-17
Évangile selon saint Matthieu 28, 16-20

Homélie du frère Gabriel Nissim

Ce jour-là, il y avait cet homme qui se promenait dans son jardin avec son grand fils. Un jardin devenu très beau, et tellement paisible : de grands arbres, des fleurs partout, un coin de vigne dont le raisin était délicieux, plein d’oiseaux qui chantaient, des écureuils, quelques brebis dans le pré… Et surtout, cette brise légère qui enveloppait le père et le fils, les caressait, qui caressait les arbres, les oiseaux, les brebis. Alors le père s’arrête tout à coup et dit à son fils : « tu ne trouves pas qu’il faudrait inviter les voisins ? Notre jardin est si beau… » Et le fils de lui répondre : « Quelle bonne idée ! Oui, ce serait si bien qu’ils puissent en profiter avec nous. Si tu veux, je peux aller les inviter. » Alors il va inviter les voisins, et ceux-ci viennent, tout heureux. Si heureux qu’ils se disent à leur tour : « Et si, nous aussi, nous ouvrions nos jardins ? » Voilà qu’on enlève alors les grilles, les murs, les haies qui séparaient les propriétés – et cela devient un très, très grand jardin partagé, avec les enfants qui viennent y jouer ensemble, les amoureux qui se promènent, les vieux couples qui s’assoient sur un banc, devisant et liant amitié avec d’autres. Et, toujours, cette brise légère, ce souffle qui vient, tous, les caresser, les rafraîchir, les faire respirer à pleins poumons, comme libérés de tout ce qui leur pèse, dans ce souffle qui les enveloppe, dans ce beau jardin partagé si simplement. Lire la suite >>>

Qu’ils soient uns, comme nous sommes un

7e Dimanche de Pâques — Année B
12 mai 2024

Lectures : Ac 1, 15-17.20a.20c-26 ; Ps 102 (103), 1-2, 11-12, 19-20ab ; 1 Jn 4, 11-16

Évangile selon saint Jean 17, 11b-19

Homélie du frère Jean-Christophe de Nadaï

Qu’ils soient uns, comme nous sommes un, dira bientôt Jésus-Christ s’adressant à son Père, parlant de ses disciples et en leur présence.
Ainsi Jésus réveille-t-il en ses apôtres, et pour l’Église qu’ils ont enseignée, le désir d’unité intérieure que porte en soi tout homme, et le désir d’union qui anime toute l’humanité, et que ne saurait démentir sans doute l’état de guerre presque permanent où elle demeure depuis que sa faute l’a bannie du paradis. Les fauves se combattent parce qu’ils sont fauves et que cette humeur est de leur nature. Mais les hommes déplorent l’état de guerre qui est entre eux, même si un motif de survie ou d’honneur, comme en Ukraine, leur défend de déposer les armes, comme moyen nécessaire à leurs yeux d’atteindre à la paix.
Ce désir d’union est tel chez eux, qu’il se marque, de manière étrange, par une sorte de rage contre ceux qu’on estime faire obstacle à l’union. Le communisme, qui est, en son principe, le rêve d’une paix universelle, ne put se flatter d’y atteindre que par l’élimination physique de ses ennemis… Lire la suite >>>

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. »

5e Dimanche de Pâques — Année B
28 avril 2024

Lectures : Ac 9, 26-31 ; Ps 21 (22), 26b-27, 28-29, 31-32 ; 1 Jn 3, 18-24
Évangile selon saint Jean 15, 1-8

Homélie du frère Paul Clarke

Deux questions s’imposent à chacun d’entre nous, deux questions qui pendant toute notre vie refusent d’être réduites au silence. Que dois-je faire ? Et plus profondément encore : Qui suis-je ? Deux questions. Morale et identité, si vous voulez.
Et le Seigneur Jésus, qui sait toujours ce qui est caché dans notre cœurs, ce qui nous trouble, il nous donne à ces deux questions, en forme de réponse, deux mystères. Le Christ est le genre de maitre qui sait très bien que la meilleure manière de former ses disciples n’est pas par une simple liste d’instructions. Il n’a rien à voir avec chat GPT. Son style d’enseignement est d’abord de mettre en cause notre manière déformée de voir. C’est pourquoi j’ai dit que sa réponse prend la forme des mystères, plutôt qu’une simple réponse directe.
Alors quels sont ces deux mystères, et quelle lumière apportent-ils à nos questions obscures, aux pérégrinations de nos cœurs ?…  Lire la suite >>>

« Le Christ est ressuscité, Alléluia ! Il est vraiment ressuscité, Alléluia ! »

RÉSURRECTION DU SEIGNEUR — Année B
Mess du jour de Pâques
31 mars 2024

Lectures : Ac 10, 34a.37-43 ; Ps : 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23 ; Col 3, 1-4
Évangile selon saint Jean 20, 1-9

Homélie du frère Nicolas Tixier

Lorsque Marie-Madeleine se rend au tombeau, c’est encore les ténèbres. Il fait nuit dans le ciel comme sans doute dans le cœur de ceux qui pleurent la mort de Jésus. L’évangile ne dit pas si les ténèbres se sont finalement levées quand Pierre et Jean sont arrivés. Mais dans le tombeau il devait faire clair. Suffisamment en tout cas pour que le disciple que Jésus aimait voie et croie. Cela lui semble si facile. Et je l’envie un peu.
Je n’aime pas être tiré de mon sommeil par une lumière crue. Le matin je n’aime pas que les projecteurs de l’église s’allument trop vite quand je suis dans la pénombre de l’oraison. Peut-être au fond que je n’ai pas l’alléluia facile. En tout cas c’est un véritable acte de foi pour moi que de dire cela : Alléluia ! … Lire la suite >>>

Alléluia !

 

VEILLÉE PASCALE

30 mars 2024

 

Lectures : Gn 1, 1 – 2, 2 ; Ex 14, 15 – 15, 1a ; Is 55, 1-11 ; Ba 3, 9-15.32 – 4, 4 ; Ez 36, 16-17a.18-28 ; Rm 6, 3b-11
Évangile selon saint Marc 16, 1-7

Homélie du frère Bernard Senelle

 

Au commencement, nous venons de l’entendre, tout était très bon au firmament, sur la terre et dans les profondeurs des eaux. Et au dernier jour, le Christ reviendra dans sa gloire ! Entre temps, se déploie la grandeur du monde et de l’humanité et ces jours sont un condensé de notre histoire avec la présence réconfortante d’un Créateur qui jamais ne délaissera son œuvre. C’est notre Dieu bon et miséricordieux qui relève et ressuscite son Fils. Au fil du temps, Dieu est Celui qui est, et Il est là près de nous, Alléluia.
Alors, comme une trace de cet amour toujours présent, il y a l’eau qui ne cesse de couler. Bénédiction et malédiction, cause de naufrage et tout autant de vie, telle la nuée, elle accompagne un peuple en exode. Et, en cette nuit très sainte retentit un nouvel appel à répandre comme un parfum de grand prix la bonté de Dieu, la splendeur de la gloire du Père, la vie du Ressuscité. Depuis la Création du monde, le peuple se prépare à cette nuit de l’appel du Galiléen. Et l’eau, la source de la vie et de la joie ne sont jamais loin tandis que l’homme marche réconforté par son Dieu qui lui murmure : « Cela est bon ». Lire la suite >>>

 

« Tu l’as dit : je suis roi. »

Vendredi Saint
CÉLÉBRATION DE LA PASSION DU SEIGNEUR

29 mars 2024

 

Lectures : Is 52, 13 – 53, 12 ; Ps 30 (31), 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25 ; He 4, 14-16 ; 5, 7-9
Évangile selon saint Jean 18, 1 – 19, 42

Homélie du frère Jean-Christophe de Nadaï

 

« Tu l’as dit : je suis roi. »

Un an auparavant, lors de la précédente Pâque des Juifs, comme il venait de multiplier les pains pour la foule, Jésus, se rendant compte qu’ils allaient venir s’emparer de lui pour le faire roi, s’enfuit à nouveau dans la montagne, tout seul. Mais aujourd’hui, Jésus permet qu’on s’empare de lui, alors que ses disciples, à l’exemple de Pierre, étaient prêts à se battre pour qu’il ne fût pas livré aux Juifs, comme des gardes se battent pour le roi qui les emploie, ainsi qu’il le déclare à Pilate. Oui, aujourd’hui, Jésus permet qu’on s’empare de lui, et qu’on le mène au supplice sur un grief menteur, forgé par les Juifs pour dissuader le gouverneur qui le voulait relâcher. Lire la suite >>>

 

Pour nous et pour la multitude

Jeudi Saint
EN MÉMOIRE DE LA CÈNE DU SEIGNEUR

28 mars 2024

 

Lectures : Ex 12, 1-8.11-14 ; Ps 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18 ; 1 Co 11, 23-26
Évangile selon saint Jean 13, 1-15

Homélie du frère Bernard Senelle

 

Le Seigneur a désiré cette Pâque d’un grand désir et il nous rassemble à la suite des disciples qui, comme nous ont écouté le récit de la toute première Pâque à la veille du premier exode. Désormais c’est fait ! Dieu vient libérer définitivement son peuple, son Fils se penche sur les pieds fatigués de l’humanité et les prend dans ses mains.
Ce soir, il s’avance vers nous et il sait nos réticences à nous laisser approcher par Dieu « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi », nous dit-il comme à Pierre. On ne sait jamais comment cela va tourner avec Dieu et il vaut mieux avoir le goût de l’imprévu qui après tout a son charme. Il sait aussi le Seigneur qu’il ne boira plus jamais du fruit de la vigne avant de la boire dans le Royaume de son Père. C’est l’heure de la Sagesse de Dieu et de la beauté de la vie humaine. Lire la suite >>>

 

Ainsi donc est béni Celui qui vient !

Dimanche des Rameaux
et de la Passion du Seigneur — Année B

14 février 2024

 

Lectures : Is 50, 4-7; Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a ; Ph 2, 6-11
Évangile selon saint Marc 14, 1 – 15, 47

Homélie du frère Bernard Senelle

 

« Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. » C’est donc par l’excès d’un geste un peu fou que s’ouvre la fête de la Pâque et les jours de la promesse : l’acte de cette femme qui verse un parfum de grand prix sur sa tête de sorte que Jésus accomplisse les Écritures et soit mis au tombeau avec les parfums. Elle lui confirme de la part de Dieu qu’il va mourir dans quelques jours et Il sait que son heure est venue. L’excès de ce geste appelle à aller jusqu’au bout, car c’est au sommet que l’on contemple la splendeur et la grandeur de ce que nous avons gravi et parcouru. Lire la suite >>>

 

La gloire de Dieu

5e Dimanche de Carême – Année B

17 mars 2024

 

Lectures : Jr 31, 31-34 ; Ps 50 (51), 3-4, 12-13, 14-15 ; He 5, 7-9
Évangile selon saint Jean 12, 20-33

Homélie du frère Gabriel Nissim

Nous ne réalisons pas, frères et sœurs, à quel point, à travers notre vie quotidienne, terrestre, une réalité immense, infinie, est en train de se jouer. Ici, maintenant. Et de nous ouvrir à un au-delà : de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, de la souffrance à la gloire. Nous l’avons entendu : « L’heure est venue où le Fils de l’Homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre – notre terre humaine – ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Cette parole du Christ vaut pour nous. Elle nous est dite à nous, pour notre propre fécondité. Pour notre gloire à nous, rien moins ! Alors bien sûr, pas la gloire à la façon de notre  monde : « Monsieur le Président », « Votre Excellence », et pas davantage « Monseigneur », « Votre Éminence », « Révérendissime Père »… Non, rien à voir ! La gloire de Dieu n’a absolument rien de commun avec toutes ces glorioles. « Ce qui glorifie mon Père, nous dit le Christ, c’est que vous – vous – produisiez du fruit en abondance. Un fruit qui demeure. » Voilà la gloire de Dieu : que nous, nous portions du fruit, et cela nous est dit à nous, chacune, chacun et tous ensemble.  Nous devrions nous en souvenir bien davantage quand nous chantons « Gloire à Dieu au plus haut des cieux » ou quand nous disons « Gloire au Père, au Fils, au Saint Esprit ». La gloire de Dieu, ce n’est pas d’abord que nous l’acclamions, mais que nous, nous portions ces beaux et bons fruits. Lire la suite >>>